Jeanne – Théâtre de Belleville : un beau texte desservi par une mise en scène trop lourde

Jeanne au théâtre de Belleville : Yan Allegret décrit la confusion qui règne dans la tête de Jeanne, pas totalement partie de chez elle, qui sait qu’elle ne reviendra pas. Un beau texte desservi par une mise en scène bien lourde et datée.

La scène est divisée en deux espaces. D’un côté, un sol clair, la maison de Jeanne et d’Eloi. De l’autre, un sol noir et brillant, un voile, une passerelle de bois. En vidéo, la liste des personnages. Une série de SMS d’Eloi à Jeanne, elle n’est pas allée chercher les enfants à l’école, en fait elle n’est pas allée travailler, elle ne rentre pas. Plus tard, pendant qu’Éloi repasse… Éloi, c’est moi… Putain, Jeanne, tu vas bien ?

Jeanne n’est pas rentrée. Elle s’est posée dans la chambre d’un hôtel anonyme, près d’un lac. De temps en temps, elle appelle Éloi, plus tard elle ira guetter sa fille à la sortie du lycée. Pour l’instant, elle se cherche. Elle croise un homme chauve qui suit les oiseaux. Lou Reed, une jeune fille chinoise, sa voisine dont la chambre est devenue un marais.

Disons le tout de suite, je suis sorti très partagé de la représentation.

Il y a le texte de Yann Allegret. Qui se suffit à lui seul. Les propos de Jeanne reflètent la confusion qui règne dans sa tête. Le lien avec Éloi, son mari, Léo et Élise, ses enfants, qu’elle n’arrive pas à rompre, dont elle a besoin pour se relier à la réalité. Sa certitude. Ce n’est pas encore son départ, c’est déjà son non retour.

Il y a la mise en scène de Jérôme Wacquiez, que j’ai trouvée inutilement lourde et compliquée. Pourquoi arpenter la scène en faisant des grand gestes et en scandant les répliques ? Pourquoi doter les comédiens de micros dont je n’ai pas perçu l’usage ? Si c’est pour concrétiser la confusion, ça marche, mais le texte suffisait. Alice Benoît et Radoslav Majerik font ce qu’ils peuvent pour défendre le texte, Michel Chiron a l’ai un peu perdu au milieu de toute cette confusion.

La salle a conclu la représentation d’applaudissements très mesurés. Une mesure un peu injuste, dans la lourdeur on discerne le sentiment d’être perdus de Jeanne et d’Éloi, on arrive à percevoir la beauté et la précision du texte de Yan Allegret.

Au théâtre de Belleville jusqu’au 31/03/24
Lundi, mardi : 19h00; dimanche : 20h00
Durée : 1h30

Texte : Yan Allegret
Avec : Alice Benoît, Michel Chiron, Makiko Kawai, Radoslav Majerik
Mise en scène : Jérôme Wacquiez
Compagnie : Compagnie des Lucioles

Visuel : Pascal Gély

Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com

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