Second Souffle au Funambule Montmartre : Morgane Raoux raconte comment elle s’est construite dans le monde de la musique, où la masculinité toxique règne en maîtresse graveleuse. Comment elle s’est relevée quand ses poumons l’ont lâchée.
Sur la scène, des chaises d’écoles entourent un carré de lino blanc. Des chaises d’école, en trois tailles. Deux pupitres. Un châle, un foulard rouge. Je suis née dans une famille où la joie de vivre est une évidence…
Dans cette famille, Morgane est le petit garçon manqué. Son père est la bonne humeur incarnée, d’un mot il invente une histoire. Sa mère voit le danger partout, en cas de problème, crier Au Feu, pas Au Secours. Ils habitent un HLM à Clermont Ferrand, et dans sa maternelle, la musique règne. La vie de Morgane va se dérouler entre musique et masculinité toxique. L’homme qui l’agresse dans un bois, elle a six ans. Le son de la clarinette, qui l’apaise. La rentrée 1978, dans une classe aux horaires aménagés. Son premier professeur, la course avec l’autre bon élève, un garçon. Les premières cigarettes, avec Fred, la harpiste hard rock. La fac, le conservatoire, les tournées, les orchestres. Une micro société où la masculinité règne en maitresse toxique et graveleuse. Plus tard, elle enchaîne les pneumothorax. Les médecins sont des hommes, leur patriarcat est complaisant. La clarinette, c’est le souffle… Elle finira par rencontrer un vieux monsieur dans un mariage, qui joue des airs yiddish. Il ne souffle pas, il chante. L’espoir renait.
Morgane Raoux porte son texte en force, jusqu’à l’acme émotionnelle de la rencontre avec le vieux monsieur. Une volonté acharnée, une lutte permanente, une dénonciation virulente de la masculinité et du patriarcat. Elle est soutenue par la bonhommie bienveillante de Bertrand Saunier, qui interprète en souriant tous les personnages qu’elle a croisés, et ils sont nombreux.
Au Funambule Montmartre jusqu’au 23/04/24
Lundi, mardi : 19h00 ou 21h00
Durée : 1h20
Texte : Morgane Raoux
Avec : Morgane Raoux, Nicolas Wanczycki/Bertrand Saunier
Mise en scène : Julie-Anne Roth
Compagnie : Madame Clarinette et cie
Visuel : Eric Le Hérissé
Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com
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Je n'ai qu'une vie - Des émotions à partager 