Portraits de Famille à l’Atelier : Hortense Belhôte nous offre un spectacle bien fait qui parle de ceux qui sont à l’arrière plan des tableaux de la Révolution. On rit, on apprend des tas de choses, on ouvre le champ de sa réflexion. Un beau spectacle.
Hortense Belhôte est assise sur le bord de la scène. En maillot de l’équipe de France, elle accueille son public. Bonsoir, bienvenue pour cette troisième représentation… Moi, ce que je fais, c’est de la vulgarisation…
Vulgarisation vient d’un mot latin qui signifie la grande majorité d’un groupe. Le sens a évolué, le mot a donné vulgaire, ce qui est courant, gênant. Comme le karaoké. Ou l’homophobie.
Portraits de Famille est le nouveau spectacle d’Hortense Belhôte, actrice, autrice, et historienne de l’art, qu’elle enseigne également. Un jour, son père lui a fait le cadeau de son arbre généalogique jusqu’à la révolution. Un arbre en deux parties, le sud et la Normandie. Elle a posé son regard, a vu les discontinuités, les déviances, les adoptions.
Après une pétulante introduction où les généalogistes croisent les joueurs de jeux vidéo, son arbre généalogique celui de Mew (le 151ème Pokemon de première génération), elle nous dessine une galerie d’antihéros qui se regroupent en trois catégories : les bizarres, les perdants, les dépressifs. On croise le Chevalier de St Georges et le Chevalier d’Éon. Thomas Alexandre Dumas, le père de. Zamor, Jean Amilcar et Ourika. La Dubarry. Et tant d’autres, dont la mémoire collective a gardé la trace, dont on a oublié qui ils étaient vraiment. Des noirs. Des femmes qui prenaient leur vie en main. Des personnes non binaires.
C’est pétillant, rythmé, avec de belles illustrations visuelles et sonores. On rit, on apprend des tas de trucs sur des personnages qui figureraient à l’arrière plan des tableaux. Des trucs intéressants, qu’elle met en perspective, nous conduit à réfléchir. Et puis elle nous parle d’elle, de ses parents, de ses amours. Le spectacle dévoile alors son sens profond, qui parle d’une forme de liberté qui existait jusqu’à la révolution, que la révolution a étendue jusqu’à l’arrivée de Napoléon. Si le XIXe siècle a été un éteignoir, le XXIe n’est peut-être pas totalement inédit ?
Dans ce spectacle bien fait, on rit, on se cultive, on se prend à réfléchir. Une belle proposition.
Au Théâtre de l’Atelier jusqu’au 27/05/23
Mardi, jeudi, samedi : 19h00
Durée : 1h10
Conception et interprétation : Hortense Belhôte
Visuel : L’œil carré
Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com
Je n'ai qu'une vie - Des émotions à partager 
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