Dans la caravana au Théâtre Dunois : Catherine Anne offre au jeune public le prétexte d’un voyage dans une caravane sympathique et enjouée pour l’emmener sur une réflexion sur une famille déracinée, recomposée, où l’entente ne règne pas toujours. Un famille presque normale, en fait, c’est rassurant !
Sur la scène, une caravane. Une tente sur le toit, des sacs attachés aux parois. Les quatre acteurs/musiciens entrent en scène, joue doucement, guitare et flûte. Le rythme accélère, voila l’accordéon, le tambourin. Plus fort, plus vite, on a envie de danser. Dans la caravana, on dort, on ronfle, on rêve. Amis ? Est-ce ici qu’on en trouve ?
Dans la caravana, il y a Milan, le père de famille, et sa tribu. Mamie Noula, sa mère. Paulette, sa seconde femme. Pavel, leur fils. Clow et Dora, les enfants de son premier mariage. Tous les matins, ils arrivent, à un nouvel endroit. Tous les jours, ils y vivent. Tous le soirs, ils repartent. Milan entretient le souvenir d’un faste passé, un royaume sur lequel il régnait, il lui a préféré l’amour de Paulette, venue de sa ferme. Chacun rêve de son harmonie, ils se retrouvent autour de leurs instruments.
Dans la caravana, au fond, c’est l’histoire d’une famille comme beaucoup de famille. Une famille déracinée. Une famille recomposée. On y trouve des jalousies, des mesquineries. On entretient le feu du souvenir d’un paradis perdu. On y rêve de normalité, sans trop savoir ce que c’est. On y trouve des ados, persuadés que personne ne les comprends, ils ne se comprennent d’ailleurs pas eux-mêmes.
Le texte de Catherine Anne est joyeux, plein d’humour, avec des mots tous neufs, la langue du paradis perdu, que seul Pavel maîtrise. Il s’adresse à un public d’enfants, 7-12 ans peut-être, l’âge où on absorbe, où on comprend, où on se cherche. Sa mise en scène va du côté de l’exagération, la caricature. Avec l’aide de Clow, qui l’aide à capter l’attention des moins concentrés, il est aussi un peu clown, un peu magicien, un peu acrobate. Et de Lalou Wysocka, parfois Paulette, mère bienveillante, parfois Dora, la grande sœur rassurante, qui a le sérieux de ces pré-adolescentes dont le corps a déjà grandi, dont l’âme est encore enfant.
Avec ses ponctuations musicales, le spectacle est sympathique, enlevé, enjoué.Les enfants sont concentrés, attentifs, ils sortent en ayant suivi l’action qui vient de se dérouler, quand ils en viendront à se poser des questions sur le monde, ils auront une pièce de plus dans leur dossier mental, une pièce positive. Rassurante.
Une analyse un peu plus pédante ? deux paragraphes sur Clow-Clov ? Peut-être demain.
Au théâtre Dunois jusqu’au 07/04/23
mer 29 : 15h; ven 31 mars : 19h; sam 1er : 18h; dim 2 : 16h; mer 5 avr : 15h
SCOLAIRES : mer 29 : 10h; jeu 30 : 10h & 14h30; ven 31 mars : 10h; lun 3 : 14h30;mer 5 : 10h ; jeu 6 : 10h & 14h30; ven 7 avr : 10h
Durée : 1h00
Texte : Catherine Anne
Avec : Fabienne Pralon, Pol Tronco, Lalou Wysocka, Martin Sève
Mise en scène : Catherine Anne
Visuel : Hervé Bellamy
Je n'ai qu'une vie - Des émotions à partager 
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