King Lear Remix

J’ai adoré cette version trash du Roi Lear, où un Lear dans la force de l’âge en mode gainsbarre se retrouve dans un univers à la Twin Peaks, je l’ai savourée du début à la fin.

king lear remix (c) claire acquart - min
(c) Claire Acquart

Sur scène, une table-estrade. Ambiance Night Club, lumière rouge, deux femmes chantent, une grande, une petite. Un maitre de cérémonie. Lumière rouge, petite taille, musique, danse… On est dans Twin Peaks. Veste à larges rayures rouges et blanches. Avec un zeste du Prisonnier.

Un homme assis au premier rang hurle que ça suffit, il se lève, il a l’élocution pâteuse, c’est Lear. Enfin… c’est Gainsbarre.

L’essentiel de l’intrigue du Roi Lear est là, il va abdiquer, demander à ses filles de lui faire une déclaration d’amour, partager le royaume entre Goneril et Regane, Cordelia meurt à la fin.

J’ai adoré le parti pris. Lear / Gainsbarre dans le monde de Twin Peaks, avec une distribution de 4 acteurs, ça marche super bien. La pièce s’inscrit dans l’époque actuelle, celle de l’actualité instantanée, des réseaux sociaux. La vidéo, en temps réel ou enregistrée, est projetée sur un rideau, les plis du rideau en soulignent l’aspect caricatural. Cordelia est la dernière ? elle est jouée par Danièle Hugues, sa petite taille la rend différente, absout la préférence de Lear.

Le spectacle fourmille de grands moments. Il y a la performance de Gilles Ostrowsky, Lear désabusé dans la force de l’âge, Gainsbarre. Celle de Sophie Cusset, Goneril/Regane schizophrène. Celle de Robin Causse, aux facettes multiples. La vidéo du roi de France, pardon, son président, au visage déformé par les plis. L’enchainement des festins aux tables des deux sœurs.

La technique était un peu fraiche, laissez-lui deux représentations pour être au point, et, si vous aimez le théâtre non conventionnel, inventif, trash et vivant, allez-y.

A nouveau, j’ai a-do-ré.

Au Théâtre de Belleville jusqu’au 26 janvier 2019
Du mercredi au samedi – 21h15

Texte : Antoine Lemaire
Avec : Robin Causse, Sophie Cusset, Daniele Hugues, Gilles Ostrowsky
Mise en scène : Sophie Cusset, Gilles Ostrowsky

 

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